lundi 7 décembre 2009

Bruce Chatwin 1 (Tierra del fuego, Avril 2006)

Rencontre littéraire, celle-là, mais faite sur le chemin, cependant...
Dans les pages de mon guide Argentine, on citait son livre "En Patagonie" et l'on en vantait les qualités et l'intérêt. Ce n'est pourtant qu'en Terre de feu, dans l'unique librairie de Rio Grande, où l'ouvrage figurait en bonne place sur une table de lecture, que j'en ai fait l'acquisition,...dans sa version Espagnole.......
Une belle matinée ensoleillée, l'air était frais et lumineux comme il sait l'être ici et en quelques rares endroits.
Je revenais du bout du monde.
C'était l'automne austral et les landes que je traversais se tintaient de bronze, d'ors et de vermillon. Ça et là, vibraient quelques jolies flaques azurées.
( En arrivant sur Porvenir, dans l'après-midi, le vent Patagonien allait bien me décoller du sol et pratiquement m'arracher la portière de la voiture, mais, pour l'instant, il était tranquille, et se contentait de nettoyer le ciel....)
Mon petit lingot de bonheur sous le bras, je reprenais ma route vers le nord.
Deux jours plus tard à Punta Arena, dans une chambre perchée sous les toits de l'hostal La Luna, j'en entreprenais la lecture, et le plaisir se transformait alors, en "pesadilla(1)"....Non que le livre soit, et c'était heureux, dépourvu d'intérêt, (pour ce que j'en pouvais déchiffrer du moins), mais...
J'étais en Amérique du Sud, depuis à peine plus de trois mois, et tout voyageur qui s'est risqué, un jour ou l'autre, sur ses routes me comprendra. J'avais bien réussi à assimiler les richesses de l'accent Argentin aux sonorités ne figurant dans aucun manuel d'Espagnol, mais combien des finesses grammaticales, (sans parler des idiotismes propres à chaque pays de langue Castillane...), m'échappaient encore?!!
En maudissant mon dictionnaire pour sa légèreté, j'y plongeais trois ou quatre fois par phrase, cherchant en vain ce que je pensais être des mots, nouveaux, et qui n'étaient en réalité, que la déclinaison d'un de ces verbes -pourtant basiques- mais s'"ornant" d'une irrégularité, parfois double voire triple!!
Bien sûr, j'aurais pu me contenter de; Comer, Dormir, Dibujar, Llegar de Francia en barco, Vivir cerca de Paris, llenar mi tanque, et arreglar mi coche,(2) qui au passage de la frontière Chilienne allait d'ailleurs devenir, un auto, et una movilidad en Bolivie.....
Mais j'envisageais de rester quelques temps encore dans cet immense demi-continent et il n'était pas question de m'en tenir à ce rudimentaire, et pas d'avantage de me priver...de jus d'orange...
Il me fallut quelques mois pour arriver au terme de l'ouvrage, mais je parvenais tout de même au mot "fin", me gravant, au passage, entre les sourcils, une ou deux rides supplémentaires.
L'année suivante, lors d'une courte parenthèse française, j'achetais un épais volume, rouge où le regard de l'auteur en couverture vous transperce: Les oeuvres complètes de Bruce Chatwin, et dans la langue de Voltaire, cette fois! (Courageux, mais pas téméraire....)
Je reprenais en premier lieu la lecture d'"En Patagonie", et constatais, non sans une certaine fierté, que j'avais tout de même saisi 75% de sa substantifique moelle....Je souffrais encore beaucoup dans mes dialogues, avec le Castillan, mais tout n'était pas perdu!
Jean François Fogel, préfacier de l'ouvrage, et ami de l'auteur, ne tarit, bien entendu, pas d'éloges pour celui que certains détracteurs surnommaient: Bruce Chatterbox (boîte à bavardage). Car il avait une langue aussi pendue que critique parfois, allant jusqu'à égratigner la statue de marbre d'un Robert Louis Stevenson....(.L'idéal pour s'attirer les foudres de ce cercle des voyageurs écrivains) mais qui en faisait également un conteur hors pair.
Mort à quarante neuf ans, la vie ne lui aura pas laissé le temps de creuser plus avant le sillon de l'écriture romanesque, le cantonnant, le plus souvent, et malgré lui sans doute, dans le récit de voyages.....


(1) cauchemar
(2) "manger, dormir dessiner, arriver de France en bateau,vivre près de Paris, remplir mon réservoir, et faire réparer ma voiture"


Encuentro literario, esto, pero hecho en el camino, sin embargo ...
En las páginas de mi guía Argentina, citaban el libro "En Patagonia" y alabó las cualidades y los intereses. Sin embargo, es en Tierra del Fuego, en la única librería en Río Grande, donde el libro fue elevado en una mesa de lectura, que lo he adquirido,...en su versión en española .......
Una hermosa mañana de sol, el aire estaba fresco y brillante como puede estar aquí y en algunos raros lugares.
Volvia del fin del mundo.
Era el otoño austral y las landas que cruzaba se tenian de bronce, oro y bermellón. Aquí y allá, se picaban algunos lindos charcos azulados.
(Al llegar a Porvenir, en la tarde, el viento y Patagonien me sacare de la tierra y casi rompiere la puerta del coche, pero por ahora estaba tranquilo, y se contentaba limpiar el cielo ....)
Mi pequeño lingote de felicidad bajo el brazo, continué mi viaje hacia el norte.

Dos días más tarde en Punta Arenas, en una habitación debajo los tejados del
hostal La Luna, emprendí la lectura y el placer se transformo en "cauchemar "(1).... No es que el libro estaba sin interés, (de lo que podia descifrar, por lo menos), pero ...
Yo estaba en América del Sur, desde poco más de tres meses, y cualquier viajero que se aventuró un día u otro, en sus carreteras me entenderá. Había conseguido asimilar la riqueza de los sonidos del acento argentino no se incluyen en cualquier libro de español, pero ¿cuántas de las sutilezas de la gramática, (para no hablar lenguajes específicos de los países de lengua castellana ...), me escapaba todavía?!
Maldiciendo mi diccionario por su ligereza, me metía tres o cuatro veces por frase, buscando en vano a lo que yo pensaba que era una palabra, nueva para mí, y que estaba, de hecho, la variación de una de estas verbos-pero-de base, sino que se "decoraba" irregular, a veces doble o triple!
Por supuesto, podría haber simplemente, "manger, dormir dessiner, arriver de France en bateau,vivre près de Paris, remplir mon réservoir, et faire réparer ma voiture"(2), que a pasar la frontera con Chile se convertía en auto, y en movilidad en Bolivia .....
Pero yo pensaba quedarme durante algún tiempo en este vasto medio-continente y no estaba a punto de adherirme a rudimentario y sin ventaja alguna para castigarme ... de jugo de naranja ...
Me tomó unos meses para llegar al final del libro, pero alcancé a la palabra "final", grabandome entre las cejas, una o dos arrugas más.
Al año siguiente, durante un breve interludio francés, compré un grueso volumen rojo, donde la mirada del autor en la portada parece atraversarnos: Las obras completas de Bruce Chatwin, en la lengua de Voltaire, esta vez! (Valiente pero no temerario ....)
empecé con la lectura de "En Patagonia" y observé, no sin cierto orgullo, que todavía me tomó 75% de su sustancia misma .... Sufria mucho en mi diálogo con el castellano, pero no estaba todo perdido!
Jean François Fogel, quién prefacio el libro, y amigo del autor, es muy elogioso, por supuesto, con este autor algunos detractores apodaban Bruce "Chatterbox" (cajón de charla). De hecho el no tenia pelos en la lengua y a veces, estaba muy criticó hasta rayar la estatua de mármol de Robert Louis Stevenson ....(. Ideal para provocar la furia del círculo de los escritores viajeros), pero lo hacia también un narrador de historias sin igual.
Murió a los cuarenta y nueve años, la vida no le ha dejado tiempo para profundizar más en el camino de la escritura de ficción, lo limitando, con mayor frecuencia, y a pesar de él probablemente, en la narración de viajes .....

(1) Pesadilla
(2) Comer, dormir, dibujar, llegar de Francia en barco, vivir cerca de Paris, llenar mi tanque, y arreglar mi coche

1 commentaire:

Hornos a dit…

Chatwin, yo me lo leí en Punta Arenas también, pero en inglés...Tantos recuerdos
Qué te vaya bien !

Iván
http://www.lapatagonie.com