vendredi 31 octobre 2008

Rapa Nui (Chili, oct. 2008)

...Pas rencontrée, hélas!.., sinon entre les pages de l'édition Pascuane du "Journal d'un aspirant de la Flore".
Gravure exécutée d'après un croquis de Pierre Loti, que, bien immodestement, j'ai essayé de rendre un peu plus réaliste...
Au musée d'Hanga Roa, la "capitale", la vendeuse de la librairie avait un petit air de famille avec le dessin. Polo court et pantalon taille basse qui laissaient entrevoir de jolis reliefs caramels, mais de tatouage: point.
Les traditions se perdent et l'on sous entend, quand on ne murmure pas, que Rapa Nui dégénère...Disons plutôt qu'elle paye son tribut au tourisme, unique ressource de l'île.
Ainsi 4×4, quads, motos envahissent les quelques rues (peu de vélos, l'île-volcanique- est quand même vallonnée, et les alizés qui soufflent en permanence rendent parfois la progression délicate...), tandis qu'internet et wi-fi s'insinuent dans les foyers.
Les peintures corporelles figurent toujours lors des fêtes (parfois pour le seul plaisir du gringo...) mais les tatouages rituels ont quitté les visages et, pour ce qu'en laissent voir les vêtements, les corps aussi...
Mais on reste Rapanui et on le revendique. Sur la petite dizaine de candidats aux élections municipales, un seul nom n'avait pas une consonance Polynésienne, et encore n'était-elle pas Espagnole, mais Germanique!...Et dans la rue principale, sur les murs d'une vaste baraque en bois dont je n'ai pas eu le temps d'apprendre d'avantage, étaient placardées de larges affiches réclamant le départ du "despote Chilien"...Douce rêverie sans doute, car il lui faut bien un cordon ombilical à ce "nombril du monde", mais on semble y croire et on le clame!
Cette "Grande Lointaine" est ma première île "véritable". J'entends par là, la première où, aussi loin que porte mon regard sur l'horizon, il n'y distingue aucune côte, et pour cause!, 3500 kilomètres me séparent du Chili, 1700 de la première île -plus ou moins- habitée...
Est-ce cette insularité, ou bien les richesses archéologiques rencontrées de toute part, l'atmosphère y est étrange et étrangement douce (malgré les changements de temps continuels...) et le touriste m'y a paru presque supportable.
D'ailleurs, sorti des lieux hautement réputés, on ne l'y croise plus, la solitude, l'histoire et le rêve, sont vos compagnons de promenade et l'on ne serait pas surpris, au détour d'un sentier, de rencontrer, passant à l'ombre des Géants, un groupe d'hommes, nus et tatoués, de retour de la pêche....

Je vous la confie, prenez en soin....

(Les amateurs peuvent toujours cliquer sur l'image pour l'avoir plein écran.)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Tu y es enfin allé sur cette île loin de tout! Heureux d'avoir de tes nouvelles. Suerte!

Philippe