samedi 6 décembre 2008

Lucie va trop vite (Bolivie, Août 2008)

Je lui avais promis, si elle entrait dans la chambre 110, d'y figurer sous ce titre...
Mais je m'étais trompé. A Sucre (Bolivie) où je l'ai rencontrée en Juillet, elle commençait de lever le pied. Son voyage qui, en trois mois devait la mener du Guatemala au sud du Pérou, puis en Bolivie et, enfin au nord de l'Argentine pour s'achever à Buenos Aires, se projetait désormais sur six mois....
De touriste, elle devenait voyageuse, mais pas encore nomade.
À l'heure où j'écris ces lignes (8 novembre) elle est peut être encore dans la capitale Argentine, en train de me faire mentir à nouveau, et retrouve sa vraie nature....NOTRE vraie nature, car l'homme est né nomade.....

En voyage, je lis.
Je lis beaucoup, et, curieusement, beaucoup plus que lorsque j'étais sédentaire.
Immobile, mes lectures m'ouvraient des portes que j'avais conscience de ne jamais pouvoir franchir. Ces horizons plus ou moins lointains restaient au stade du rêve, et aller jusqu'au terme de ces rêves qui ne m'appartenaient pas, m'était devenu difficile, voire impossible...
Aujourd'hui, je touche ces rêves du doigt, je marche sur ces horizons et même si je ne crois pas avoir encore, réellement, intégré la "famille" des grands voyageurs (le veux-je seulement?), au travers les pages d'un livre, je partage, je partage pour de bon....
Livres que je glane au hasard des hôtels, des librairies. Et ma voiture, peu à peu se transforme en bibliothèque ambulante....("ambulant", quel joli mot, quelle sonorité!), ce que mes amortisseurs, à qui la culture ne fait ni chaud ni froid, n'apprécient guère...
Romans, biographies, études historiques, ethnologiques, et récits de voyages, évidemment!
Les oeuvres complètes de Bruce Chatwin ont longtemps été à mon chevet, et je les ai lues, bien sûr, jusqu'à la dernière syllabe.
Son "En Patagonie", vous emporte vraiment, au figuré...mais..., ce qui fut mon cas, au propre aussi.
Bien sûr, il n'évite pas toujours les écueils des voyageurs écrivains (et non: écrivains-voyageurs) qui, nomades avant tout, imaginent que cette caste littéraire leur est interdite et cisèlent leurs phrases en artisans consciencieux, comme pour y être admis...(Nicolas Bouvier en est un exemple parlant, pour ne pas dire "criant"!!...).
Mais baste!, l'important est que leurs mots nous disent la beauté du monde (et son "usage"), qu'ils nous chavirent, et ils nous chavirent...
De mon point de vue, Chatwin avait - car il a eu la mauvaise idée de mourir top tôt- le génie des titres.
"Le chant des pistes", emprunté aux aborigènes Australiens, mais aussi:"Qu'est ce que je fais là?", "Quelque part où accrocher son chapeau", "Anatomie de l'errance", "Horreur du domicile" ou encore:" Un monde nomade nomade".
L'homme est nomade, définitivement. C'était d'abord une intuition, c'est désormais, l'expérience aidant, une conviction.
La peur, le confort, la lassitude peut-être, l'ont sédentarisé.
Au pouvoir d'un "plus fort" d'abord, de l'argent ensuite et du "paraître", enfin, il a remis la clef des champs, celle là même qui ouvrait les portes de cette "prison sociale" dont l' épaisseur des murs devait le garantir contre ses frayeurs et lui assurer le bien être.
Ses chaînes ont pour noms: Impôts, crédits, traites, taxes diverses et variées, et son évasion quotidienne autant qu'illusoire s'appelle: Télévision, radio ou web, ces deux dernières supposant toutefois, ce qui est moindre mal, une interactivité (et parfois, son illusion...). Il y partage ses envies d'ailleurs afin de rendre ce présent plus supportable.
Aller voir vers cet "ailleurs", si, d'aventure, il ne s'y trouverait pas, lui est devenu impossible car la peur et le besoin de confort (toujours eux) soigneusement entretenus par ces pouvoirs qui surveillent (et que le nomade dérange, quand il n'inquiète pas...), l'en empêchent....
Curieusement, en dialoguant avec des voyageurs croisés de ce côté ci du rêve où je vis désormais, j'ai maintes fois eu le sentiment que, dans le déplacement, ces craintes s'estompaient peu à peu. Dans aucune société, je n'ai rencontré autant de personnes aussi peu préoccupées de leur avenir. Quelques uns, prennent des congés sabbatiques, mais nombreux sont ceux qui abandonnent complètement leur emploi, convaincus d'en retrouver un à leur retour. Demain est un autre jour, et à tout problème il y a une solution. Comme si le premier pas (le plus difficile...) dans l'inconnu de la route,faisait revenir la confiance dans les lendemains.....
Le voyage est une quête, la quête est un voyage. A moins d'être totalement lobotomisé, l'humain est en quête, toujours...
Alors il assouvit ce besoin en fréquentant les librairies, cinémas, théâtres, salles de concert (mais aussi stades, champs de courses, casinos...). A défaut de voyager avec ses pieds, il se transporte avec son cerveau. Il en parle lui même ainsi, d'ailleurs. Conscient de la vacuité de son quotidien, il se "divertit", s´"évade", se "change les idées"...Qu'ont-elles de si pesant ces idées, qu'il faille, de temps à autres, les changer? Serait-ce le poids de cette indispensable société?
Quand ses moyens le lui permettent, il fait quelques rapides sauts de puces en quelques points du globe, et revient, tout aussi rapidement vers cette mère qu'il croit nourricière, alors qu'elle le vampirise....
. Que l'on n'aille pas croire que le nomadisme m'a désocialisé. Je ne vis pas en ermite, j'ai toujours besoin de mon "prochain" comme lui a besoin de moi, et le partage est une très belle idée, un feu que j'essaie, aujourd'hui sans doute plus qu'hier, d'entretenir. Mais, je ne veux plus, à aucun prix, concéder à ces "prochains", ma liberté de penser et d'agir, en d'autres termes: d'être nomade.

Ce prétendu "instinct grégaire", je n'y crois pas. Ce terreau de naissance dans lequel nos racines pomperaient leurs sucs, tandis que nos feuilles se gorgeraient d'un oxygène, jamais renouvelé, y puisant par là même, nos forces; pas d'avantage. Même si j'ai beaucoup de respect pour eux, et plus encore qu'autrefois (en voyage, et ce n'est pas le moindre de ses avantages, on retrouve une conscience écologique...), je ne suis pas un arbre.
C'est Ailleurs (avec un grand A) que je suis allé chercher, non pas l'envie de "créer", d'exprimer, que j'ai toujours eue, mais bien la volonté de mener à termes tous ces projets. De "faire", en quelque sorte. Le temps ne me laissera sans doute pas le loisir de tout achever-quoique, les voyages formant le jeunesse, je n'en sache rien, après tout- mais, "demain est un autre jour", n'est ce pas?....
Une certaine confiance en moi revenue (ne rêvons pas, il me reste de l'ouvrage...), j'ai l'impression que mon dessin évolue; en profite, autrement dit. Quand au désir d'écrire qui ne m'a jamais vraiment quitté, il plonge aujourd'hui sa plume dans l'encrier du vécu, de l'expérience. J'ai, enfin, "quelque chose à raconter", et je trouve de plus en plus "les mots pour le dire".
Si je sais les bienfaits de la famille, du clan, j'en connais également, les méfaits et les risques. Tout le monde (pris individuellement, s'entend...) est d'accord: c'est dans les groupes élargis que se défont les intelligences. Les supporters, par exemple, deviennent très vite, tous sports confondus, un dangereux ramassis d'imbéciles, "à plus de quatre", une parfaite "bande de cons"....
Si je continue de considérer le voyage individuel comme essentiel dans la recherche de soi même, rien ne nous empêche de nous nomadiser en famille, ou même en clan. Certains, d'ailleurs, le font. Quand mes enfants étaient petits, je posais un oeil critique et sévère sur ces couples qui entraînaient dans leurs pérégrinations, des enfants en bas-âge. Considérant, quoique ne sachant rien de la puissance mémorielle de ces petits d'hommes, qu'il ne leur servait à rien d'être embarqués vers des destinations lointaines, dont ils ne garderaient, de toute façon, aucun souvenir. Et que l'attitude de leur parents était bien égoïste, qui ne pensaient qu'à leur plaisir de voyager.
Bien entendu, j'étais dans l'erreur. Si l'Ailleurs, ce qui n'est pas prouvé, ne leur apporte directement, que peu de choses, au moins a-t-il l'avantage de transformer leurs éducateurs. Car tout voyage, fût-ce un de ces "sauts de puce " cités plus haut, apporte à celui qui s'y lance; et, évidemment, en s'allongeant dans la durée, apporte d'avantage.... Ils s'élèveront, s'épanouiront dans des tissus sociaux qui ne sont pas "les leurs"? Qu'est ce que cela change? Ils se l'approprieront, ce "tissu social", on peut leur faire confiance! (les familles migrantes à la recherche d'une vie meilleure, d'une terre qu' ils espèrent hospitalière, ne font pas autrement...) Dans tout les cas, ils seront sur le plus beau chemin pour devenir des citoyens du monde....Oh, je ne suis pas inquiet, je ne vais pas vider les écoles avec mes propos. La peur est toujours là, bien ancrée et bien entretenue. Sans doute va-t-on finir par se rendre compte que les progrès technologiques nous l'autorisent ce nomadisme, et pas uniquement pour les dessinateurs... Le jour où le nomade, voyageant sur sa liberté retrouvée, n'effraiera plus..., et ça......

Aux dernières nouvelles (14 novembre), Lucie regagne la France dans quatre jours et regrette un peu de n'avoir pas pu "tout faire".....
Non, décidément, Lucie va trop vite !!

LUCIE VA DEMASIADO RÁPIDO

Le prometí, si ella entró en la habitación 110, a comparecer en virtud de este título ...
Pero yo estaba equivocado. A Sucre (Bolivia), donde me reuní con ella en julio, empiezaba a levantar el pie. Su viaje que debia en tres meses llevarla de Guatemala, al sur de Perú, Bolivia y finalmente al norte de Argentina y termina en Buenos Aires, se proyectaba ahora seis meses ....
De Turista, se estaba convirtiando en viajera, pero aún no nomada.
Mientras escribo estas líneas (8 de noviembre), es quizás todavía en la capital argentina, que actualmente se extiende a mí de nuevo y recuperar su verdadera naturaleza .... nuestra verdadera naturaleza como el hombre nació nómada .....

Al viajar, leio.
He leído mucho y, curiosamente, mucho más que cuando era sedentario.
Sin embargo, mis lecturas me abraban puertas consciente de que yo nunca puede cruzar. Estos horizontes más o menos se mantenian en el sueño lejano, y ir hasta el final de estos sueños que no me pertenecian se habia convertido en difícil o imposible ...
Hoy en día, esos sueños de tocar con el dedo, me paseo por estos horizontes y aunque no creo que realmente integré, incluso "familia" de los viajeros (sólo lo quiero?), a través de las páginas de un libro, compartio, compartio de verdad ....
Libros que rebusco al azar de los hoteles, librerías. Y mi coche, poco a poco se convierte en biblioteca ambulante ....(" ambulantes "¿Qué palabra bonita, ¿qué sonido sin igual!)
Novelas, biografías, histórico, etnológico y libros de viaje, por supuesto!
Las obras completas de Bruce Chatwin han sido durante mucho tiempo en mi cabecera, y he leído, por supuesto, hasta la última sílaba.
Su "En la Patagonia," que realmente prevalece, figurado ... pero ..., que fue mi caso, también a la propia.
Por supuesto, todavía no evita las trampas de los viajeros escritores (y no: escritores viajeros) quien, por encima de todo son nómadas, la casta imaginar que esto está prohibido las Obras Literarias y cincel sus sentencias como buenos artesanos, así como para la admisión. .. (Nicolas Bouvier es un ejemplo hablante, por no decir "gritante "!!...).
Pero Basta!, Lo importante es que sus palabras nos dicen la belleza del mundo (y su "uso"), llevan nosotros, y nos llevan ...
Desde mi punto de vista, había Chatwin - porque tenía la mala idea de morir joven- tenia títulos geniales.
"La canción de las pistas", tomado de los aborígenes Australianos, pero también: "En algún lugar donde colgar su sombrero", "Anatomía de la deambulación", "Horror de la casa" o: "Un mundo nómada nómada".
El hombre es nómada, definitivamente. Inicialmente fue una intuición, es ahora, con la experiencia, una certeza.
El miedo, la comodidad, la fatiga tal vez, se han asentado. En poder de uno "más fuerte" En primer lugar, el dinero y, a continuación, por último, las aparencias, entregó los campos clave, esta que abria las puertas de esta "prisión social" en la que el espesor de las paredes debe garantizar a sus miedos y para garantizar el bienestar de las personas.
Sus cadenas son: impuestos, préstamos, cuentas, impuestos y diversos tipos, y su huida diario y ilusoria llamada: la televisión, la radio y la web, en el supuesto de los dos últimos, sin embargo, que es un mal menor, la interactividad . Comparte sus deseos de otros lugares a fin de hacer el presente más soportable.
Ir a este "otro lugar" para ver si, por casualidad, él no estaba, se convirtió en imposible, porque el miedo y la necesidad de comodidad (siempre ellos) cuidadosamente mantenida por las autoridades que supervisan (y a quien, el nomada molesta, cuando no asusta ...), lo impiden ....
Curiosamente, la interacción con los pasajeros cruzados a este lado de este sueño donde vivo ahora, en varias ocasiones consideré que, en el movimiento estos temores desaparecen gradualmente. En ninguna sociedad, me he encontrado con tantas personas tan poca preocupadas por su futuro. Algunos toman años sabáticos, pero muchos completamente abandonan sus puestos de trabajo, convencidos de que pueden encontrar uno a su regreso. Mañana es otro día, y a cualquier problema hay una solución. Como si con el primer paso (el más difícil ...) a lo desconocido de la carretera, volvía la confianza en el futuro .....
El viaje es una búsqueda, la búsqueda es un viaje. A menos que se lobotomisé totalmente, el ser humano está buscando, siempre ...
Por lo tanto, satisfacer esta necesidad por visitar las bibliotecas, cines, teatros, salas de conciertos (y los estadios, hipódromos, casinos ...). Si no viaje con sus pies, por lo menos viaje con su cerebro. Él habla acerca de sí mismo y, de hecho,reconociendo el vacío de su diario, que "entretiene" se"elude", se "cambia las ideas" ... ¿Qué es lo que pesan estas ideas, que nosotros, de vez en cuando, necessitamos cambiarlas? ¿Es el peso de esta tan vital sociedad?
Cuando tiene capacidad, él hace algunas pausas chips rápidos en algunas partes del mundo y acaba de volver lo más rápidamente a esta madre cree que lo alimenta, mientras que lo vampirisa ....
. Lo que no me creen desocialisation nomadismo. Yo no vivo como un ermitaño, sigo necesitando mi "vecino" como él me necesita, y compartir es una muy bella idea, un fuego que yo, tal vez hoy más que ayer, trato de mantener. Pero no quiero a cualquier precio, la concesión a estos "próximos", mi libertad para actuar y pensar, en otras palabras: a ser nómada.

Este llamado "instinto de rebaño" Yo no lo creo. Esta tierra de nacimiento donde nuestras raíces de bombeo de sus zumos, mientras que nuestro oxígeno deja una garganta, nunca repetido, de ellos por lo tanto, nuestras fuerzas, no ventaja. Aunque tengo un gran respeto por ellos, y más que antes (gastos de viaje, pero no el menos de sus ventajas, hay una conciencia ecológica ...), no soy un árbol.
Que en otros Lugares (con una gran L) que tengo, no el deseo de expresar, crear, yo siempre lo hize, pero la voluntad de completar todos estos proyectos. "Hacer" de una manera. Tiempo no quisiera probablemente no en libertad a todos, pero completa, los viajes forman la juventud, no sé, después de todo, pero "mañana es otro día", ¿no? .. ..
Algunos confianza en mí (no sueño, tengo el libro ...), creo que mi diseño evoluciona; beneficios, en otras palabras. Cuando el deseo de escribir que nunca he realmente la izquierda, que hoy sumerge su pluma en el tintero de la experiencia, la experiencia. Finalmente, "algo que decir", y creo que más y más palabras "para decirlo."
Si sé que los beneficios de la familia, clan, también sé de los daños y riesgos. Toda persona (individualmente, por supuesto ...) está de acuerdo: se amplió en los grupos que romper la inteligencia. Los partidarios, por ejemplo, llegan a ser muy rápidamente, todos los deportes combinados, una peligrosa pandilla de idiotas ", a más de cuatro" perfecto " banda de boludos"....
Si me siguen considerando al individuo como esencial viajes en busca de sí mismo, nada nos impide nomadisar familia o incluso de clanes. Algunos, de hecho, lo hacen. Cuando mis hijos eran pequeños, me pidió un ojo crítico y severo en aquellas parejas que dieron lugar a su viaje, los niños pequeños. Considerando que, a pesar de no saber nada sobre el poder de memoria de estos hombrecitos, que no sirve a efectos de carga de largo recorrido, que conservan en cualquier caso, no recuerdo. Y que la actitud de sus padres era egoísta, que cree que su pasión por los viajes.
Por supuesto, yo estaba en error. Si otros países, que no está demostrado, que ofrecen directamente, que poco a estos niños, por lo menos que transformó la ventaja de sus educadores. Para todos los viajes, incluso si uno de estos saltos de chip "antes citadas", dispone y, por supuesto, se extiende por más tiempo proporciona beneficios .... Ellos lugar, florecen en los tejidos que no son "ellos"? ¿Qué cambio? Se lo apropriaron, este "tejido social" se puede confiar! (familias migrantes en busca de una vida mejor, una tierra que esperan que los hospitales no hacen otra cosa ...) En cualquier caso, será sobre la mejor manera de convertirse en ciudadanos del mundo. ... Oh, no estoy preocupado, no voy a vaciar las escuelas con mis palabras. El temor sigue ahí, bien arraigado y bien mantenido. Sin duda vamos a lograr finalmente que los avances tecnológicos no permiten este nomadismo, no sólo para los dibujantes ... El día en que el nómada, viajando por su libertad, no asustara más ... y eso......

Para las últimas noticias (noviembre 14), Lucie regresa a Francia en cuatro días y un poco de pesar de no ser capaz de "hacer todo lo posible ".....
No, decididamente, Lucie va demasiado rápido!

Aucun commentaire: